De nos lointains cours de sciences de la vie et de la terre, nous est resté le terme d’échelle des temps géologique.
Un classement chronologique pour dater les événements survenus au cours de l’histoire de la Terre. Des éons, ères, périodes, étages aux noms étranges et difficilement prononçables : quartenaire, pléistocène, zancléen, serravallien. Des noms à l’odeur de craie. Des noms inscrits en attachés sûrs de grandes leçons de choses ou cachés dans le creux de manuels scolaires dont le prénom du précédent propriétaire s’est altéré au cours du temps et des multiples ratures au stylo à plume.
L’échelle des temps géologique qui va nous intéresser aujourd’hui, ce n’est pas celle de la terre, mais de notre unique satellite naturel : la Lune.
Si nous nous intéressons à l’échelle des temps géologique, c’est pour prendre conscience que la lune a une histoire. Et cette histoire commence, il y a 4,5 milliards d’années environ.
Le volcanisme et les impacts météoritiques ont joué un rôle majeur dans le façonnement de notre satellite.
Car parler de géologie ou plutôt de sélénologie, c’est réaliser qu’il est question de la formation des reliefs plus que de la composition interne de l’astre. Un astre à l’atmosphère absente. Sur lequel l’érosion météorologique n’a pas lieu. Une gravité faible et une tectonique des plaques moins importante que sur Terre, mais qui se poursuivrait encore à l’heure actuelle du fait de la contraction thermique.
Quand débute la période Pré-Nectarienne, la lune n’est qu’une boule de magma. Les éléments radioactifs qu’elle contient se désagrègent tout en dégageant une chaleur intense. La lune est un océan de 400 kilomètres de profondeur de roches en fusion. Roches en fusion qui avec le temps vont se refroidir et se cristalliser créant le manteau de la lune.
Jusqu’au grand bombardement tardif.
Nous en sommes à 4,3 milliards d’années. La lune comme l’ensemble du système solaire est bombardée par des météores de toute taille. C’est de là que viendront les premiers cratères et les premiers bassins lunaires.
Quand survient l’impact Nectaris qui engendre le bassin du même nom commence alors la période Nectarienne.
La « mer » (qui est en fait un bassin) de la Sérénité et des Crises ainsi que dix autres bassins marqueront cette période qui nous conduira à celle de l’Imbrien. À ce moment de l’histoire de la lune, les météores se font plus rares. Cependant, les bombardements précédents ont rendu la croûte de notre satellite moins épaisse entrainant une remontée du manteau.
Celui-ci en partie fondu se déverse au creux des bassins : c’est la naissance des mers lunaires.
Ces grandes tâches sombres qui ornent la lune.
Le relief de l’astre s’enrichit. Mers, océans, dorsales, golfes… l’érosion spatiale est à l’œuvre. Elle recouvre et efface certains bassins inaugurant la période de l’Ératosthénien.
L’Ératosthénien se caractérise par cette action de l’érosion spatiale. Une érosion produite par les affaissements, les coulées de lave, les collisions et bombardements. De ce phénomène, apparaissent les lacs, les marais ainsi que les failles. Immenses de plusieurs kilomètres de long, profondes de plusieurs centaines de mètres. Des failles encore activent provoquant des tremblements de lune.
À la période du Copernicien aux alentours de 1, 1 milliards d’années, la plus récente, l’activité volcanique s’est éteinte. Les impacts de météores se font rarissimes, de très petite taille ce qui rend impossible toute modification du relief.
La lune ne changera plus de visage.
La lune que tu regardes parfois le soir ou le matin.
Cette lune est la même depuis le temps des dinosaures, des grottes ornées, des pyramides et des histoires contées et racontées depuis l’aube de l’humanité.
Pour aller plus loin :
« La lune est un roman »
Fatoumata Kebe – éditions Slatkine Et Cie